RETOUR AUX FONDAMENTAUX
Masaaki Imai (né en 1930, à Tokyo) est consultant dans le domaine de la gestion de la qualité.
Connu pour être le père du Lean et de l’amélioration continue il a été un pionnier et un leader dans la diffusion du Kaizen et de sa philosophie dans le monde entier.
Dans ces deux livres KAIZEN (1987) et GEMBA KAIZEN (1997) il pose les 10 règles du Kaizen comme clé du succès à long terme aussi bien personnellement que professionnellement. Il place Kaizen comme une philosophie de vie qui s’applique à chaque instant.
Règle 1 : Jetez aux orties les idées conventionnelles, rigides.
Un état d'esprit Kaizen incite à penser au delà du bon sens. Si quelque chose est cassé, nous devons le réparer, mais si quelque chose fonctionne, nous devons l'étudier pour voir comment il peut fonctionner encore mieux.
Règle 2 : Pensez à la façon dont vous allez réussir et n’écoutez pas ceux qui vous dise que ça ne marchera jamais.
Cette manière de penser doit également être enseignée à l’ensemble des acteurs de l’entreprise. Si tout le monde adopte cette règle un «changement de mentalité» peut se produire rapidement
Règle 3 : Ne cherchez pas de coupables, ne cherchez pas d'excuses, remettez simplement en cause les pratiques actuelles.
En cas d’échec ou de problème, la chasse organisée aux coupables ne mène à rien, par contre aller voir sur le terrain ce qui se passe amène toujours beaucoup d’enseignements pour progresser en se posant des questions telle que :
Les opérationnels savent-ils faire correctement le travail qu’on leur demande ?
Les opérationnels ont-ils été formés ?
Les modes opératoires sont-ils présents et visibles ?
L’atelier, le poste de travail est-il rangé ?
Si des lacunes apparaissent dans l'un de ces domaines, la direction doit y remédier. Commencer par une démarche 5 S peut être très efficace.
Si tout semble en ordre, nous devons comprendre qu’aucun mode opératoire n'est infaillible et peut toujours être revu et améliorer.
Règle 4 : Ne cherchez pas immédiatement la perfection.
Beaucoup d'entre nous veulent tout et tout de suite. Dans la philosophie Kaizen, la perfection est le but ultime, mais elle ne peut jamais être atteinte tout de suite. La finalité de cette règle est d’enclencher un processus d’amélioration rapide pour créer une dynamique qui sera difficile d’arrêter. Si vous arrivez à ce stade, c’est que Kaizen est bien implanté dans votre entreprise.
Règle 5 : Corriger les erreurs quand et où elles apparaissent.
N'attendez pas de convoquer une réunion ou de former un plan de projet ou de réunir le comité d'amélioration. En aucun cas le problème rencontré ne doit perdurer, éventuellement la mise en place d’une solution temporaire peut être envisagée jusqu'à ce qu'une solution plus pérenne puisse être établie. La pire des choses est de ne rien faire face à un dysfonctionnement. Il s’agit de stopper l’hémorragie avant d’amener sans délai le patient au bloc opératoire.
Règle 6 : Ne dépensez pas d'argent pour mettre en œuvre Kaizen.
Il est facile de tomber dans le piège du nouvel équipement qui va à coup sur régler tous les problèmes ou du dernier logiciel intégré qui va faire le travail à la place de l’homme. Avant de vous engager dans les dépenses, prenez le temps d’étudier les mesures d’amélioration que vous pouvez déjà prendre sans dépenser un sou. Seulement après cette phase, et après avoir épuisé toutes les autres alternatives, vous pouvez prendre la décision d’engager de l’argent, décision qui sera d’autant plus efficace que vous pourrez la justifier avec les études réalisées en amont.
Règle 7 : N'hésitez pas à revenir sur le sujet, et à améliorer encore et encore.
Rien n’est jamais gravé dans le marbre. On peut toujours faire mieux, le plus difficile est de s’en convaincre.
Règle 8 : Rechercher les causes profondes en se demandant 5 fois pourquoi.
Faîtes simple, ne cherchez pas à mettre en œuvre des outils ou des méthodes complexes, commencez par vous demander, de façon intuitive pourquoi vous avez ce problème, lorsque vous avez la réponse posez-vous à nouveau la question pourquoi et ceci 5 fois de suite.
Élémentaire certes mais d’une puissance et d’une efficacité redoutable.
Règle 9 : Faites plus confiance à la créativité de 10 personnes qu'à l'expérience ou aux connaissances d'une seule.
Les cows-boys solitaires qui règlent seuls tous les problèmes font partie du passé ou appartiennent à un autre temps. Aussi brillant que vous soyez, l’écoute des autres vous apportera des éléments que vous ne soupçonnez même pas et qui vous permettront d’accélérer et de décupler vos capacités dans la mise en place de Kaizen.
Règle 10 : N'oubliez pas que les possibilités de Kaizen sont infinies.
Si vous ne retenez qu’une règle Kaizen, j’espère que ce sera cette dixième et dernière : Kaizen est un état d’esprit à acquérir qui fait partie intégrante à jamais du mode de raisonnement et d’action de celui qui l’a acquis, Kaizen ne s’arrête jamais…et il n’y a pas de limites aux idées Kaizen.
Ce type de fonctionnement va à l’encontre de ce qu’il est courant de rencontrer dans nos organisations, nos entreprises ou une culture de la "responsabilité" et de la "culpabilité" est encore bien ancrée. Avec Kaizen on ne cherche plus « le » coupable, c’est le groupe qui cherche une solution.
De même, nos organisations attribuent souvent aux bureaux d'étude ou aux services Recherche et Développement le soin de trouver et de mettre en place les changements. Alors, on assiste bien souvent à une remise en cause brutale des façons de faire. Et les projets, pour être jugés intéressants par ceux-là même qui en sont responsables, impliquent régulièrement l'achat de matériel neuf. Kaizen fonctionne à l'opposé : on modifie ce dont on se sert tous les jours, qui fonctionne bien et qui fonctionnera mieux.
Et enfin, on se rend compte que la chaîne hiérarchique est un frein puissant au changement. Quand on doit aller demander un accord, une approbation, pour quelque chose qui semble insignifiant, on s'attire facilement les réponses suivantes :
· Je n'ai pas le temps.
· C'est une bonne idée, mais elle va faire peur à tout le monde.
· Ce n'est pas prévu au budget.
· C'est de la théorie, le résultat sera décevant.
· Et si vous faisiez votre travail, au lieu de vous occuper de ça ?
· Je pense que ça va à l'encontre de la politique de l’entreprise
· Ce n'est pas notre affaire, laissons quelqu'un d'autre s'en occuper.
· Votre travail ne vous plaît plus ?
· Je vois d'ici le résultat, ce n'est même pas la peine d'essayer.
· Ce n'est pas moi qui porterai le chapeau pour ça.
· Vous ne pourriez pas proposer une meilleure idée?
QUAND ON VEUT FAIRE QUELQUE CHOSE ON TROUVE UN MOYEN, QUAND ON NE VEUT RIEN FAIRE ON TROUVE UN PRÉTEXTE.