La
méthode KJ, développée par l’ethnologue japonnais Kawakita Jiro et plus connue
par les francophones sous le nom de diagramme des affinités, permet la représentation symbolique d’une
situation sur laquelle on souhaite intervenir.
En
procédant par étapes successives, on part du QUOI (situation qui pose problème)
pour arriver au COMMENT (ébauche
des solutions).
En
procédant par inférences, c’est à dire la mise en relation de propositions qui
aboutissent à une démonstration de vérité, de fausseté ou de probabilité, les membres du groupe KJ arrivent à dégager non pas la vérité absolue
sur un sujet ou un problème, mais leur représentation de la situation à partir
de leur vécu, de leur expérience.
Dans notre travail, nous sommes parfois
confrontés à des situations compliquées, inextricables , où de multiples
paramètres semblent interagir.
Le diagramme des affinités permet de
cerner un thème, un problème latent, une situation confuse en s’appuyant sur
une organisation des données basée non pas sur la logique mais sur l’intuitif,
ce que les anglo-saxons appellent le feeling.
Ce diagramme est l’outil principal de
la méthode K.J (Kawakita Jiro). Il permet, à partir de faits, d’idées, voire
d’opinions, d’organiser les données selon leurs affinités mutuelles. Il
s’applique particulièrement bien à des états désordonnés, des situations
confuses ou des domaines inconnus.
Le diagramme des affinités :
- s’appuie sur la créativité mais
absolument pas sur un raisonnement logique,
- traduit des données verbales en
phrase,
- laisse une grande liberté de
construction aux utilisateurs.
MODE OPERATOIRE
PHASE 1 : REFLEXION ET EXPRESSION DES IDEES.
En premier lieu, il convient
d’exprimer le thème (QUOI). Celui-ci sera rédigé sous la forme d’une phrase
interrogative, du type :
« Quels sont les problèmes les plus
importants dans notre département ? »
« Quelles sont les principales
opportunités qui se présentent à nous ...? »
Puis il sera inscrit en haut à
gauche sur une grande (3mx2m) feuille de Kraft.
Les membres s’entretiennent librement
sur le thème pendant quelques minutes, échangeant entre eux des informations.
L’animateur distribue aux membres du
groupe une vingtaine de post-it jaunes.
Chaque membre écrit ses observations
sur des post-it jaunes , en utilisant un marqueur noir.
La question sous-jacente à laquelle
les participants s’efforcent de répondre est la suivante :
« Par rapport au thème choisi, quelles
observations suis-je en mesure de rapporter ici, à partir de mon propre vécu ?
»
Dès qu’un participant a terminé la
rédaction d’une fiche, il se lève et la positionne sans attendre sur la partie
gauche du panneau.
PHASE 2 : CLARIFICATION ET REGROUPEMENT DES IDEES.
Au cours de cette phase, le groupe va
prendre connaissance des productions individuelles et se les approprier, puis
entamer le processus de structuration, à l’occasion d’un premier regroupement.
* Il s’agit de vérifier que chaque
idée émise soit claire pour tout le monde.
* Eviter la concentration de plusieurs
idées sur un même post-it.
* Il est préférable de décliner une
idée trop générale en idées concrètes.
* Exprimer les idées en terme de
besoin et non de solution.
* En cas de modification, il faut
réécrire complètement la fiche.
Une fois les fiches validées, les
membres du groupe travaillant ensemble, debout face au panneau, vont maintenant
procéder au regroupement des fiches. Ce regroupement se fait non sur des bases
logiques, mais en s’en remettant à son intuition, à sa sensibilité à
l’impression que deux fiches « ont quelque chose à se dire».
On regroupera les fiches par 3
maximum. Certaines fiches ne s’apparentant à aucune autre, elles ne pourront
être intégrées dans aucun groupe. On les appelle les loups solitaires.
PHASE 3 : STRUCTURATION DES IDEES.
Chaque groupe de 2 ou 3 fiches va
recevoir un titre, qui sera rédigé au marqueur ROUGE.
« Qu’essaient de nous dire ces fiches
que nous venons de regrouper ? ».
Les loups solitaires n’auront pas de
titre ; ils auront par la suite le même statut que les titres de 1er niveau.
Des nouveaux groupes de deuxième
niveau seront donc constitués de titres de premier niveau et des fiches
individuelles associées, ainsi que de loups solitaires.
La structuration se poursuivra jusqu’à
ce que le nombre total des groupes soit réduit à 5 ou moins de 5. Le cas
échéant, il peut être nécessaire de procéder à un troisième niveau de
regroupement.
PHASE 4 : DETERMINATION DES RELATIONS.
Cette phase est une phase « graphique
» de mise en valeur du diagramme.
Les fiches individuelles et les
fiches-titres de 1er niveau sont définitivement collées exactement telles
qu’elles ont été placées.
Les « courbes-enveloppes » des groupes
de 1er, 2ème ou le cas échéant de 3ème niveau sont dessinées au marqueur de
couleur différentes pour chaque niveau.
PHASE 5 : CHOIX DU PROBLEME.
Cette cinquième et dernière phase va
permettre de décrire des priorités pour de futures actions d’amélioration.
Cette recherche de priorité va se
faire par vote. Chaque membre vote pour 3 groupes par ordre d’importance, en
utilisant des gommettes adhésives de couleurs (rouge = 3 points, bleu = 2
points, vert = 1 point). Chaque votant dispose donc de 6 points.
Les votes concernent seulement les
groupes de 1er niveau et les loups solitaires, et non les groupes de 2ème ou
3ème niveau.
Tous les membres votent en même temps,
en collant les pastilles au coin des fiches-titres rouge et des loups
solitaires.
On additionne le total des points pour
chacun des groupes de 1er niveau et pour les loups solitaires.
Les résultats de ce classement sont ensuite
mis en valeur de la manière suivante :
- croisillon au marqueur ROUGE pour le
groupe ayant obtenu le plus de points,
- Rayures au marqueur BLEU pour le
2ème groupe,
- pointillés au marqueur VERT pour le
3ème groupe.
Il reste au groupe à conclure son
travail, à écrire dans la partie droite supérieure du panneau une phrase au
marqueur ROUGE, donnant une expression condensée du travail réalisé, et
insistant plus particulièrement sur les principaux éléments dégagés par le
vote. Ce dernier point nécessite un effort particulier de créativité de la part
des membres.
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